Voici mon article sur les dernières élections canadiennes qui a été publié dans le numéro 677 de la revue nationaliste sociale française Militant. Son site web se trouve à l'adresse suivante: http://www.revue-militant.fr/.
Élection fédérale canadienne: Rien à gagner pour le Québec!
Le 19 octobre dernier les électeurs et électrices canadien-nes mirent un terme à neuf ans de gouvernement conservateur lors de la dernière élection fédérale. Les conservateurs de Stephen Harper dirigeaient le pays depuis janvier 2006 et avaient même réussi à obtenir un gouvernement majoritaire en 2011. Leur règne a été marqué par des politiques d'austérité, avec de multiples coupures dans les programmes sociaux et les services publics, un soutien sans faille aux guerres de l'Empire américano-sioniste et un alignement total sur les politiques des extrémistes israéliens dirigés par Binyamin Netanyahu. Sous Stephen Harper le Canada est devenu en effet le meilleur allié d'Israël, supplantant ainsi les USA! Au début de l'année 2015, le gouvernement conservateur a adopté, avec le soutien du Parti Libéral du Canada, le controversé projet de loi C-51 soi-disant pour lutter contre le terrorisme, mais qui en réalité ouvre la porte à une attaque en règle contre les droits et libertés. Les pouvoirs des services secrets, notamment en matière d'écoute électronique ont été fortement accrus. Ce projet de loi se rapproche très fortement du tristement célèbre Patriot Act américain. Tout en se réclamant de la droite "chrétienne" morale, Stephen Harper n'a rien fait pour remettre en question le mariage homosexuel adopté en 2005 par ses prédécesseurs libéraux et n'a fait que de très timides tentatives pour restreindre l'avortement qui sont mortes au feuilleton. Un conservatisme qui se résumait donc à la droite économique et militariste!
Il y avait donc beaucoup de raisons pour chasser les conservateurs du pouvoir. Les partis d'opposition comme le Nouveau Parti démocratique (social-démocrate et membre de la IIème Internationale), le Parti libéral, le Parti Vert ont tout fait pour se présenter comme étant la meilleure alternative au néoconservateur sioniste Harper. Au Québec, le Bloc Québécois, qui détenait la majorité des sièges québécois à la Chambre des communes (parlement québécois) avant d'être balayé par le NPD en 2011, a tout fait pour redorer son blason indépendantiste et se présenter comme étant le meilleur défenseur des intérêts québécois à Ottawa. Le Bloc a beau se prétendre patriotique et indépendantiste, il n'en reste pas moins que c'est un parti mondialiste et libre-échangiste ainsi qu'un grand défenseur de l'avortement et du mariage homosexuel. Sans compter que le BQ a soutenu la guerre en Libye en 2011, à l'instar des autres partis politiques fédéraux. Sur la question d'Israël, le Bloc Québécois a fait des efforts pour se distinguer des autres partis, mais son chef Gilles Duceppe n'a jamais mystère de sa préoccupation pour la "sécurité" de l'État sioniste! En bref, un parti "nationaliste" au service du Nouvel ordre mondial!
Au départ de la campagne électorale, qui a été la plus longue de l'histoire canadienne, une durée de deux mois et demi, du 2 août au 18 octobre, la normale étant cinq semaines, le Nouveau Parti démocratique avait le vent dans les voiles et certains sondages lui prédisaient une victoire éclatante. Mais avec le temps l'appui à ce parti s'est érodé, entre autres parce qu'il n'arrivait pas à se démarquer du Parti libéral sur le plan du programme. Étant donné que le Parti libéral a longtemps dirigé le Canada, c'est donc un parti majeur de la bourgeoise canadienne, les électeurs ont préféré porter leurs votes sur ce parti en tant que valeur sûre, contrairement au NPD qui n'a jamais été au pouvoir au niveau fédéral. La question du niqab ou voile intégral a nui quelque peu au NPD, notamment au Québec ou ce parti était dominant depuis 2011. Lors des élections fédérales, contrairement aux élections provinciales québécoises, les gens peuvent voter à visage couvert, ce qui veut dire qu'une femme musulmane peut voter avec son niqab et c'est accepté aussi pour les cérémonies d'assermentation à la citoyenneté. Les conservateurs par opportunisme électoral ont déclaré vouloir changer la loi pour mettre fin à cette situation, alors que les libéraux et le NPD se sont prononcé en faveur du statu quo. Les réactions ont été vives au Québec qui a connu des histoires d'accommodements déraisonnables dans le passé, mais c'est uniquement le NPD qui a écopé et qui a perdu une grande partie de ses sièges dans la Belle Province. Ces réactions étaient compréhensibles, mais en même temps il y a eu de la surenchère, en ce sens que la culture et l'identité québécoises ne sont pas menacées uniquement par le port du niqab, loin de là. Le rejet du catholicisme, qui fait partie intégrante de nos racines, ne contribue en rien à la défense de notre identité. Le niqab, tout détestable soit-il, est devenu une cible facile, un bouc émissaire alors que bien souvent nous ne cherchons pas à valoriser nos racines. Sans oublier que le problème fondamental est celui de l'immigration de masse qui nous est imposée par l'État canadien anglo-saxon dans le but de nous noyer dans un multiculturalisme et un métissage destructeurs.
Le grand vainqueur de cette élection, le Parti Libéral du Canada, qui a remporté 184 sièges sur 338, un nombre suffisant pour former un gouvernement majoritaire, est bien souvent considéré comme étant un contrepoids aux "méchants" conservateurs sionistes et militaristes. Ce portrait est très loin de la réalité. Au sujet du soutien à l'État belliqueux sioniste, les libéraux sont sur la même longueur d'ondes que les conservateurs, à peu de choses près. Le chef du PLC, Justin Trudeau, a multiplié les déclarations d'amour et de soutien envers Israël au cours des dernières années (1) et (2). Le PLC a soutenu la guerre en Libye en 2011, ainsi que les tentatives de chasser du pouvoir le président syrien Bachar El-Assad, sans compter son soutien à l'intervention impérialiste en Afghanistan qu'il a intitié en 2001 quand il détenait le pouvoir. Tel que mentionné plus haut, il a donné son aval au projet de loi "anti-terroriste" C-51, acceptant ainsi le renforcement du contrôle exercé par les services secrets canadiens sur notre vie privée. Pour ce qui est des politiques d'austérité du gouvernement Harper que les libéraux ont dénoncé, il ne faut pas oublier le bilan de ce parti quand il était au pouvoir entre 1993 et 2006 avec les innombrables compressions à l'assurance-chômage, les coupures drastiques dans les paiements de transfert aux provinces qui servent à financer les programmes sociaux et l'utilisation des surplus de la caisse d'assurance-chômage pour éponger le déficit fédéral! Cet argent était destiné à l'amélioration des prestations d'assurance-chômage et il a servi à redorer le blason financier du gouvernement canadien! La seule différence significative entre Harper et Trudeau, est ce que ce dernier sera plus sensible aux demandes et revendications des lobbys féministes, LGBT et environnementalistes.
Il est imporant maintenant de rappeler, en tant que patriote et nationaliste québécois, que Justin Trudeau est le fils de Pierre Trudeau Elliott qui a été premier ministre du Canada et chef du PLC entre 1968 et 1984 et qui a défendu une ligne très dure envers le mouvement indépendantiste québécois, allant jusqu'à instaurer la loi martiale en 1970, connue au Québec sous le nom de loi des mesures de guerre, sous le prétexte de deux enlèvements commis au nom du Front de libération du Québec. Justin Trudeau s'est opposé à la reconnaissance de la nation québécoise par le gouvernement Harper en 2006, sachant très bien que ça pavait la voie à la reconnaissance de l'indépendance du Québec (3). Cette reconnaissance était purement symbolique et n'impliquait aucune reconnaissance officielle du droit du Québec à l'autodétermination, mais le fait de s'y opposer démontre que Justin Trudeau est un Canadien chauvin et antiquébécois de la pire espère. Il est donc un adversaire résolu du mouvement québécois pour l'émancipation nationale et sociale, au moins autant que son prédécesseur et nous ne lui ferons pas de quartier. Cette élection ne fait que prouver une fois de plus que le Québec francophone est une nation à part entière et qu'elle n'a rien à faire dans ce Canada valet de l'empire américano-sioniste.
Richard Chartand
Directeur du Cercle Militant Québécois
(1) https://www.liberal.ca/fr/declaration-du-chef-du-parti-liberal-du-canada-justin-trudeau-a-loccasion-du-jour-de-lindependance-disrael/
(2)https://www.liberal.ca/statement-liberal-party-canada-leader-justin-trudeau-situation-israel-gaza/
(3) http://lautjournal.info/20151016/justin-trudeau-digne-heritier-de-pet
vendredi 25 décembre 2015
dimanche 13 septembre 2015
La Russie, pierre d'achoppement du mondialisme?
Éditorial du numéro 669 de la revue nationaliste sociale française Militant sur le rôle prépondérant que joue la Russe dans la lutte contre le mondialisme. Le site web de cette revue se trouve à l'adresse suivante: www.revue-militant.fr .
LA RUSSIE , PIERRE D’ACHOPPEMENT DU MONDIALISME ?
En 1991, la dislocation de l’ URSS faisait de la Russie, qui peu d’ années auparavant disputait aux États-Unis le rôle de puissance planétaire, une puissance secondaire. L’éclatement de l’empire russe soviétique transformait des frontières administratives en frontières d’États indépendants, laissant en dehors de la République de Russie plusieurs dizaines de millions de Russes, tandis qu’elle devenait la proie de prédateurs occidentaux et de boutiquiers sans scrupules connus depuis lors sous l’appellation d’oligarques. Pourtant, en 1999, l’accession au pouvoir de Vladimir Poutine amorçait le redressement de la Russie qui, depuis lors reconquiert progressivement son statut naturel de grande puissance mondiale. Or cette politique irrita aussitôt les États-Unis dans la mesure où la Russie refusait de souscrire à leur projet de Nouvel Ordre mondial et de leur être de fait inféodée. Des révolutions « de couleur » furent fomentées tant en Biélorussie qu’ en Ukraine, en Géorgie et au Kirghizstan, sans grand succès. Le conflit s’ élargissait à l’international, notamment en Syrie où la diplomatie russe bloquait la poursuite de la déstabilisation du Proche-Orient commencée en 2003 en Irak.
Mais en février 2014, jouant sur la nature hétérogène et le caractère artificiel de l’actuel État ukrainien, les Etats-Unis concoctèrent le coup d’État de Maïdan par lequel leurs hommes liges accédèrent au pouvoir à Kiev. Toutefois, par leurs maladresses provocatrices, aggravées par la haine – peut-être compréhensible mais contre productive par nature – que des Ukrainiens de l’ Ouest nourrissent envers Moscou, s’aliénèrent les populations russophones qui, légitimement résistèrent à l’agression dont elles étaient victimes. Il n’en f allait pas plus pour déclencher l’actuel conflit du Donbass assorti de « sanctions » occidentales qui, s’il sert les desseins d’un Oncle Sam en déclin en réactivant la division de l’Europe, est dommageable à l’unité dont le Monde blanc a besoin pour faire face aux défis posés par le réveil des autres civilisations. Et la stabilité en Europe passera inévitablement par une révision raisonnée de certaines frontières, véritable gageure il est vrai dans le contexte actuel. Ajoutons que l’ assassinat de Boris Nemtsov vient « à point » pour tenter de déstabiliser la Russie à la manière de ce qui s’est passé à Kiev en 2001, nombre de propos codés le laissant entendre.
Toutefois, au delà d’un conflit ayant pour enjeu le maintien des Etats-Unis comme seule puissance planétaire, mais aussi, de plus en plus, l’affirmation d’une Allemagne retrouvée en Europe centrale notamment, la nouvelle opposition entre la Russie et l’Occident voulue par ce dernier est, plus encore, un conflit entre deux modèles de société et de civilisation. Deux conceptions s’opposent : d’un côté, la Russie qui fonde son avenir sur sa tradition millénaire dont l’orthodoxie chrétienne ; de l’autre les États-Unis et l’ U.E. qui veulent imposer un ordre social subverti, constructiviste, amoral, posant comme principe que l’artificiel conçu par l’ homme est substituable au réel.
La Russie privilégie sainement le renouvellement endogène des générations alors que l’ Occident vise au remplacement des populations blanches par l’immigration, niant le rôle vital de la spécificité ethnique et culturelle, les hommes étant posés comme interchangeables. C’est ainsi que la Russie combat l’inversion et la perversion des mœurs illustrées par le « mariage » des paires homosexuelles, la théorie du genre, idées prônées par l’ Occident et présentées par lui comme étant la nouvelle norme obligatoire. A vrai dire, la Russie, qui pendant 70 ans, fut le siège de la subversion mondiale et d’ un régime criminel dont elle fut la première victime, s’ affirme comme l’ancrage actuel de notre civilisation millénaire, tandis que l’Occident devient synonyme de barbarie. Il est tenu par une classe dirigeante maîtrisant les pouvoirs économique, médiatique et politique qui sous les apparences de classes politiques nationales est en réalité dénationalisée, trahissant et détruisant les peuples dont elle est sensée être issue mais dont elle est le premier ennemi. Cette « superclasse mondiale » est un gouvernement d’occupation, avec ses « idiots utiles » dont les peuples d’ Europe doivent se délivrer pour tout simplement subsister.
Au XXe siècle, l’Europe a vu s’ effondrer les derniers pans de son ordre traditionnel millénaire avec la disparition notamment de l’empire austro-hongrois suivi de la victoire d’idéologies matérialistes, issues des « Lumières », nourries d’une dimension anthropocentrique par laquelle l’homme, s’identifiant à Dieu, a cru pouvoir faire ce que bon lui semblait. Entre temps, une réaction venue des tréfonds des peuples, dans l’ urgence, à savoir les « fascismes », a échoué. Or , depuis 1991 ,alors que libéralisme apatride et maçonnique triomphent, que l’ argent roi et la spéculation volent les peuples au profit d’une minorité transnationale, voilà qu’un peuple lui oppose une politique fondée sur la tradition et l’intérêt national. Les pseudo élites occidentales, prisonnières de schémas de pensée matérialistes, ne comprennent plus.
Il ne s’ agit pas d’idéaliser la Russie ; la corruption y est endémique. Des puissances mafieuses menacent et la mentalité d’une partie de l’ élite est infectée par l’Occident et a partie liée avec les intérêts des apatrides occidentaux et israéliens, ce qui menace toute politique de construction d’ un modèle proprement russe. Les défis (économique, démographique) à relever sont loin d’ être gagnés. Cependant, sous ces graves réserves, elle est aujourd’hui l’ un des rares pays d’Europe à afficher une volonté d’assurer l’avenir en continuité avec son passé millénaire.
Pour cette raison, fidèles à leur doctrine, les nationalistes qui jadis ont combattu la Russie communiste parce qu’ elle menaçait la civilisation européenne, doivent aujourd’hui soutenir la Russie de Vladimir Poutine. Pour cela, il leur faut combattre les mensonges et la propagande qui façonnent l’opinion publique dans l’ U.E. et la fourvoient, mais aussi travailler à instaurer des Etats nationalistes, c’est-à-dire des États fondés tout simplement sur la politique naturelle, à savoir des régimes qui unissent les générations passées, les présentes et celles à naître et veulent une politique de sauvegarde de la civilisation européenne par l’établissement d’ une Europe des patries aux forces équilibrées.
En Occident s’établit insidieusement une dictature sourde faite d’une inflation de lois liberticides, chaque jour renforcées. Aux États-Unis, le « 11 septembre » a justifié le vote du Patriot Act, modèle du genre, copiée dans le monde occidental. En France,l’affaire Charlie Hebdo de janvier 201 5 sert d’alibi à une classe politique des plus méprisables et nuisibles qui soit pour mettre les Français sous contrôle, les désarmer mentalement avec cet acide intellectuel qu’ est l’antiracisme estampillé par le CRIF , tandis que le laïcisme maçonnique vise à déraciner et lobotomiser les jeunes générations et que Manuel Valls affirme, dans sa haine aveugle de notre civilisation, que son ennemi principal est « l’ extrême droite », ce qui, dans son langage, désigne les Français non reniés que sont les nationalistes. Mais l’ordre (ou le désordre) occidental est plus fragile qu’on ne l’imagine : la crise financière de 2007, calmée à coups de milliards virtuels, va resurgir tôt ou tard, aggravée. Le golem islamique fabriqué par les mondialistes soudera moins les peuples d’ Europe qu’il ne fera éclater des sociétés déstabilisées par un multiculturalisme d’importation. Le travail des nationalistes est aujourd’hui culturel et spirituel au premier chef. C’est par la révolution des cœurs et des âmes que la subversion mondialiste pourra être combattue victorieusement.
Éditorial de MILITANT.
lundi 13 juillet 2015
Vers la démocratie dictatoriale
Voici une analyse d'André Gandillon, directeur de la revue nationaliste sociale française Militant, du tristement célèbre Patriot Act américain qui confère des pouvoirs de surveillance énormes à l'État et qui menace sérieusement les droits et libertés au nom de la lutte au terrorisme. Le site web de la revue Militant se trouve à l'adresse suivante: http://www.revue-militant.fr/.
VERS LA DÉMOCRATIE DICTATORIALE
Les événements du 11 septembre 2001 à New York ont été à l'origine d'un processus de dérive totalitaire aux Etats-Unis qui s'aggrave au fil des ans. Il importe d'en faire le point, d'autant plus que d’autres pays ont suivi l’exemple des Etats-Unis, comme la France avec la Loi sur la Sécurité Quotidienne et que progressivement des lois multiples s'en prennent aux "libertés numériques".
Une loi d'exception
Les premières entorses aux droits constitutionnels des Américains datent des années 1990, à la suite du premier attentat contre le World Trade center en 1993 et de celui qui a détruit le bureau Fédéral d'Oklahoma City en 1995 : le Congrès avait alors voté l"Antiterrorism and Effective Death Penalty Act (ou AEDPA) le 24 avril 1996, altérant les garanties liées à l'habeas Corpus.
A la faveur de l'émotion provoquée par les attentats du 11 septembre 2001 à New York, George Bush, alors président des Etats-Unis a fait adopter des lois d'exception, notamment le Patriot Act, adopté à la quasi unanimité des membres du Congrès et signé le 26 octobre 2001 dont la validité était initialement prévue pour quatre ans. Quelles sont les principales dispositions de cette loi, qualifiée "d'arme guidée au laser " par le Ministre de la justice d'alors, John Ashcroft, et objet de vives critiques dès sa publication car elle empiète sur les libertés individuelles,.
Cette loi antiterroriste contient des dispositions inquiétantes en matière de surveillance sur le Net et autorise notamment la mise sur écoute de tout appareil de communication utilisé par toute personne en rapport, de près ou de loin, avec un présumé terroriste. La loi confirme l’autorisation accordée au FBI d’installer un logiciel de surveillance, nommé Carnivore afin d’épier la circulation des messages électroniques et de conserver les traces de la navigation sur le Web de toute personne suspectée de contact avec une puissance étrangère. Pour ce faire, seul l’aval d’une juridiction spéciale, dont les activités sont confidentielles, est nécessaire.
Des dispositions sans cesse renforcées
Fin novembre 2003, avec le Patriot Act II, précédemment le Domestic Security Enhancement Act, le Congrès a encore accru les pouvoirs du FBI.
Un nouvel amendement facilite l’utilisation des National Security Letters (LSN), qui permettent à l’agence fédérale de requérir de FAI ou de sites Web des informations personnelles sur les internautes, sans aucun contrôle judiciaire.
Le nouveau texte supprime notamment l’obligation pour le FBI de soumettre chaque année au Congrès un rapport sur l’utilisation de ces NSL.
Les sénateurs, lors du vote de l’amendement ont souligné que l’extension du recours à ce type d’ordre administratif remet en question l’équilibre des pouvoirs au sein des institutions américaines.
Il peut aussi retirer aux américains leur citoyenneté s’ils sont soupçonnés d'aider toute organisation qui a été étiquetée comme "terroriste" même sans qu'ils le sachent. En janvier 2004, le Président Bush a demandé au Congrès de rendre permanent le Patriot Act alors que celui-ci devenait caduc en 2005.
Les associations de défense de libertés individuelles ont évidemment dénoncé cette démarche insistant sur les dérives auxquelles a déjà donné lieu cette loi provisoire.
Mais, fait aggravant, cette loi liberticide sert de modèle international pour d'autres Etats qu'i s'empressent d’adopter des lois similaires, tandis que Washington se targue d’être le héraut de la liberté d’expression sur Internet, lançant de nouveaux programmes pour lutter contre la censure au niveau mondial (Global Internet Freedom Act, juin 2003 a pour objectif de lutter contre la censure de l’Internet mise en place par des régimes répressifs comme la Chine, elle prévoit la création d’un bureau de la liberté de l’Internet (Office of Global Internet Freedom). L'objectif est clair : il s'agit d'affaiblir les ennemis tout en renforçant ses propres défenses.
Depuis le 11 septembre, des bases de données contenant des informations sur des dizaines de milliers de citoyens ordinaires ont été récupérées par des agents fédéraux désireux de collecter le moindres informations susceptible de les aider dans la lutte contre le terrorisme (listes supermarché, listings de voyages, plongeurs sous-marins de San Francisco et même des informations issues de bases de données publiques !
Il semble qu’aucune activité ne soit exclue du champ d’investigation de l’Etat Américain dans une atmosphère où la sécurité est devenue prioritaire. Car même si aucune limitation n’est explicite, la peur des représailles aurait un effet inhibant sur les comportements publics. Pour sa part, le FBI a forcé l’ACLU (American Civil Liberties Union ou Union américaine pour les libertés civiles) à censurer un paragraphe sur son site qui indiquait quelles informations le FBI est autorisé à exiger sous le couvert du Patriot Act !
Une loi anti constitutionnelle
Le Patriot Act contourne le contrôle judiciaire et réduit les protections en matière criminelle. Les droits constitutionnels suivants sont susceptibles d’être violés :
1er amendement : liberté de religion, de parole, de réunion et de la presse.
4ème amendement : droit de ne pas subir des recherches et des saisies déraisonnables.
5ème amendement : nul individu ne peut être privé de sa vie, de sa liberté ou de ses biens sans un procès équitable.
6ème amendement : droit à un procès public rapide par un jury impartial, le droit d’être informé des éléments de l’accusation, le droit de confronter les témoins et d’assistance juridique.
8ème amendement : pas de détention arbitraire ou cruelle ni de condamnation exceptionnelle.
14ème amendement : tous les individus (citoyens américains ou non) résidant aux EU ont droit à un procès équitable et une égale protection par la loi.
Le critère de la "probable cause of crime" disparaît : le FBI disposait déjà d’un grand pouvoir en matière de surveillance des communications sur Internet et le téléphone, notamment en cas de crimes impliqués dans une attaque terroriste : désormais, ces écoutes peuvent avoir lieu pour n'importe quel crimes.
L’article 218 du Patriot Act amende le FISA (America's Foreign Intelligence Surveillance Act), signé par en octobre 1978 Jimmy Carter, qui établit les procédures à suivre en matière de surveillance électronique dans les affaires d'espionnage) afin que le FBI puisse secrètement conduire des recherches physiques ou sur écoutes afin de prouver l’existence d’un crime et ce même sans urgence : cette disposition s’applique même aux citoyens américains.
L’article 215 donne autorisation aux agents du FBI à obtenir à travers tout les pays un order de la cour FISA ou de tout juge fédéral, et permettant d’obtenir des informations en rapport avec la lutte contre le terrorisme ou contre les activités clandestines : informations très sensibles peuvent être collectées (dossier médical, santé mentale, docs financiers, vidéos louées, empreintes, échantillons ADN à partir de cheveux, contrats de travail, drogues, données d’immigration).
Le juge n’exerce plus aucun pouvoir discrétionnaire : il doit délivrer cet "order" sur présentation par le FBI d’une demande affirmant que ces enregistrements sont collectés dans un but d’enquête contre le terrorisme international.
Selon l'article 216, le juge doit délivrer l’"order" dès réception de l’attestation même s’il n’est pas d’accord et qu’il est certain que les agents ne trouveront pas d’informations pertinentes : le juge n’est alors plus le protecteur des la vie privée.
La vie privée menacée
La législation courante, jusqu'à 2001, établissait (Arrêts Schenck v. US (1919) et Abrams v. US (1919) que la liberté d’expression peut uniquement être punie si elle représente un " danger actuel et clair " imminent. En 1969 dans Brandenberg v. Ohio, la Cour Suprême a précisé que la liberté d’expression ne peut être empêchée que si elle est intentionnellement et vraisemblablement source d’attaque imminente illégale à l’ordre social.
Aujourd'hui, au nom de la lutte contre le terrorisme, l’administration peut désormais conduire des opérations en secret, réprimer des délits d’opinion, placer sous surveillance des citoyens même lorsqu’il n’y a pas d’éléments permettant de soupçonner une activité criminelle, recueillir des informations sensibles sur la vie privée des citoyens et des étrangers résidant aux Etats-Unis.
La loi des droits civiques (Bill of Rights) en est la dernière victime : Le vice-président Richard Cheney a annoncé la couleur, en déclarant peu après le 11 septembre 2001 : "Beaucoup de mesures que nous avons été obligés de prendre deviendront permanentes dans la vie américaine, elle feront partie d’une nouvelle normalité". Les Etats-Unis ne se considèrent plus liés aux principes qui ont longtemps constitué leurs fondements Cette loi a ressuscité le délit d’association et elle a créé une cour spéciale ayant accès à des informations classifiées (secret défense) pour déporter des étrangers suspectés de terrorisme. Et surtout elle a supprimé la loi – qui n’avait que quelques années de vie – interdisant au FBI d’enquêter sur les activités concernant le premier amendement (liberté d’expression, association politique, religieuse et de presse).
Par ailleurs, le 15 juillet 2002, la Chambre des représentants a adopté le Cyber Security enhancement Act dont le texte avait été rédigé avant le 11 septembre mais adopté dans le prolongement du Patriot Act. Parmi ses dispositions citons celle-ci : toute personne qualifiée de "hacker" (pirate informatique) qui met en danger sciemment ou "par imprudence", la vie d’autres personnes par l’usage d’un ordinateur peut être emprisonnée à vie.
Le renouvellement du Patriot Act a permis d’inscrire dans la durée des mesures qui, lors de leur première adoption en 2001, furent justifiées par une situation d’urgence. Les dispositions d’exception prises par le gouvernement états-unien, après les attentats du 11 septembre 2001, se fondent sur le vote du Congrès stipulant "que le Président est autorisé à utiliser toutes les forces nécessaires et appropriées contre les nations, organisations ou personnes qui ont planifiés, autorisés, commis ou aidés les attaques terroristes survenues le 11 septembre 2001....". C’est ainsi que le Patriot Act autorise l’incarcération, sans procès ni inculpation, pour une durée indéterminée d’étrangers soupçonnés de terrorisme, tout en installant une surveillance généralisée de la population. Certaines de ces mesures de contrôle sont permanentes, d’autres furent votées pour une période de quatre ans. Ces dernières, contenues dans 16 articles, venaient à expiration fin 2005. Pour pouvoir être prolongées, elles devaient faire l’objet d’un vote des deux Chambres autorisant leur réinstallation.
Ce n'est pas tout. L’article 215 du Patriot Act autorise le Bureau fédéral d’investigation (FBI) à utiliser certaines clauses dérogatoires qui rendent l’application du quatrième amendement de la Constitution pratiquement inapplicable. Les agents fédéraux peuvent saisir, sans motif ou preuves valables, des archives contenants des renseignements personnels dans les bibliothèques, les hôpitaux, les banques, les universités et même les entreprises. Cela inclut des opérations de profilage à partir de certains critères tels la religion, l’appartenance ethnique, les lectures d’une personne ainsi que les sites Internet qu’elle visite. Depuis quand le lecteur d’un roman policier est-il vu comme un criminel en devenir? En quoi un citoyen qui emprunte quelques ouvrages sur Al-Qaeda, pour sa culture personnelle, est-il un membre potentiel de ce réseau terroriste? Il n’existe aucun lien direct entre les activités intellectuelles d’une personne et ses actions. Comme les lois liberticides françaises (loi Pleven, Loi Gayssot), le droit subit une régression dans la emsure où l'on ne juge pas sur les faits mais sur les intentions.
En 2002, le président Bush a signé un ordre exécutif qui autorise la National Security Agency (NSA) à mettre sous écoute toute personne qui réside aux États-Unis sans contrôle judiciaire. L’ordre peut être donné par le ministère de la Justice et il n’est pas nécessaire de présenter une quelconque preuve de lien avec le terrorisme. Ainsi, le FBI a pleine autorité pour rassembler une quantité astronomique de renseignements à partir des communications téléphoniques ou numériques qui entrent et sortent du pays. C'est d'ailleurs une faiblesse car trop d'informations tue l'information.
Barak Obama en rajoute
Or, le Patriot Act a été déjà renouvelé à deux reprises : une première fois le 9 mars 2006, à la suite – reconnaissons-le – d'âpres discussions au Congrès - avec le paraphe de George Bush ; une deuxième fois, le 26 mai 2011 sous la signature de Barack Obama, la prorogation étant valable jusqu'en juin 2015. Ainsi, dix ans après l'adoption de cette législation d'exception, Barack Obama ne l'a pas abrogée. Mais, plus encore, il l'a renforcée, au motif de combattre le terrorisme, transformant progressivement les Etats-Unis en un Etat policier. En effet, le 31 décembre 2011, alors que l'attention des gens est traditionnellement relâchée, il signait le NDAA (National Defense Authorization Act for Fiscal Year 2012) laissant entendre dans ses articles 1031 et 1032 qu’il est désormais permis de détenir, sans procès ni imitation de durée, tout citoyen américain suspecté d’avoir collaboré avec des individus ou groupes perçus (identified as) comme terroristes.
La nouveauté de ces dispositions est que tout citoyen américain soupçonné à tort ou à raison d'activité terroriste pourra être interné dans des prisons comme Guantanamo. Etant donné la définition extrêmement souple de “terroriste” (tout ce que peut s’associer, de près ou de loin, avec Al-Qaïda et le 11 septembre) et l’absence de possibilité de défense, cela veut dire en fait absolument n’importe qui associé de près ou de loin à un mouvement contestataire. Les Etats-Unis en sont presque là où était l’URSS avec le KGB, l’Allemagne de l’Est avec la Stasi : un Etat policier totalitaire.
Les textes du NDAA sont suffisamment imprécis pour laisser libre cours à l'arbitraire tout en paraissant anodins. Ainsi, lorsqu'un citoyen américain est pris en flagrant délit d'aide à l'ennemi, il relève des lois de sécurité traditionnelles relatives à la trahison. Mais si un citoyen américain est simplement soupçonné de collaboration avec l'ennemi, il ne dépend plus nécessairement de la justice civile mais peut relever directement de la justice militaire avec tout l'arbitraire qui en découle. Il est donc clair que ce genre de disposition peut être utilisé de manière discrétionnaire contre toute personne qui serait considérée comme gênante pour le régime en place. Nous pouvons mesurer les conséquences infinies d'un texte apparemment anodin, destiné apparemment à la seule sécurité publique. Lorsque l'on connaît l'arbitraire relatif aux décisions d'internement à Guantanamo, il est facile de penser que le pire n'est pas à exclure. Les inquiétudes peuvent être accrues lorsque l'on sait qu'une autre loi l'Enemy Expatriation Act, se trouve en attente de vote au Congrès depuis janvier 2012 : elle prévoit en effet de dépouiller de sa nationalité américaine tout citoyen accusé (sans être nécessairement jugé) de collaboration avec l’”ennemi”!
Certes, les réactions sont nombreuses face à ces dispositions qui vont clairement à l'encontre des règles édictées par la Constitution de 1787. Mais la dérive sécuritaire est elle que rien ne semble actuellement en mesure de l'arrêter.
Le danger de cette évolution consiste en ce qu'il est possible d'emprisonner les gens sans limites et hors de tout contrôle judiciaire, supprimant ainsi toutes garanties minimales de justice et de droit pour tout un chacun.
Il est compréhensible qu'en période de guerre des mesures d'exception puissent être prises. Mais, dans le contexte actuel, il est clair que ces mesures peuvent viser aussi bien de véritables terroristes, tels des commandos islamistes, faisant courir des dangers réels à la population, que toute personne ou groupe de personne qui, par ses idées et ses actions politiques est considéré comme constituant un danger pour le pouvoir en place dont nous savons qu'il est avant tout au service de coteries et de cercles de pensées dont les intérêts ne concordent pas avec ceux du Monde blanc.
La nature totalitaire de ces textes apparaît plus clairement encore lorsque l'on considère la politique laxiste, en dépit des paroles et des effets de manches, relative à l'immigration et à l'acceptation de populations dont la culture, la civilisation et les intentions sont autres que celles propres au génie culturel des fondateurs des Etats-Unis et même parfois contraires. Il en est de même en Europe occidentale où les gouvernants, à la suite des Etats-Unis, mènent une politique de trahison en ouvrant grandes les portes de l'immigration inassimilable tandis qu'ils envoient des troupes à des milliers de kilomètres de l'Europe s'immiscer dans les affaires intérieures d'autres peuples et d'autres Etats souverains.
André GANDILLON
mercredi 3 juin 2015
Ça ne peut plus continuer comme ça
Un autre article du journaliste et auteur Richard Lahaie qui a été publié sur le site indépendantiste www.vigile.net . L'article original se trouve sur le lien suivant: http://vigile.net/Ca-ne-peut-plus-continuer-comme-ca .
Ça ne peut plus continuer comme ça
Si les analyses politiques sur la pauvreté n’ont pas beaucoup d’intérêt dans la population s’explique sans doute par l’amélioration du niveau de vie général qui est aujourd’hui certainement plus élevé qu’au début du 20e siècle. La réduction du temps de travail, l’augmentation des salaires, l’accessibilité à davantage de confort, traduisent une élévation du niveau de vie. Ce phénomène qui n’est pas dû à un virement altruiste des capitalistes, mais plutôt à la volonté de ces derniers de créer un marché de consommation plus grand. Les discours politiques dénonçant l’exploitation économique ont perdu l’attention des travailleurs qui se sont endormis face à cette situation.
Les bandits des marchés financiers comme Standard & Poor’s, Moody’s ou Fitch semblent de plus en plus puissants. Ils imposent leurs lois, leurs méthodes, leur langue, leur absence de morale. Partout, ils sont les maîtres dans nos entreprises, dans nos commerces et dans nos quartiers. Ils mesurent notre temps et contrôlent nos déplacements. Au travail, ils nous évaluent, augmentent nos cadences de travail et nos rendements. Ils comptabilisent et chiffrent tout. Ils décident des taux d’emprunt, peuvent nous ruiner du jour au lendemain. Ils nous oblige à quitter notre maison, à nous congédier par milliers et à nous jeter à la rue. Ils ont droit de vie et de mort sur des régions entières. Ils exigent que la population se serre la ceinture. Mais que fait le premier ministre ? Le gouvernement doit agir ! Hé oui, il agit. Il collabore avec nos exploiteurs. Ce n’est pas le peuple qui est au pouvoir, ce sont les grosses fortunes. Ils font et défont, sans même s’en cacher, les gouvernements en Grèce, en Italie ou ailleurs. En pleine révolution tunisienne, l’agence de notation Moody’s baissait la note du pays arguant l’instabilité politique et sociale. Un bon dictateur y a rien de mieux pour maintenir ou augmenter le taux de profit, quitte à verser des larmes de crocodile quand les morts jonchent les rues.
Les élections sont pour bientôt. Nous élirons un autre premier ministre, de gauche cette fois ! Pourtant, au fond de vous, vous savez que cela ne changera rien, mais quand même, vous vous dîtes que ce sera un peu moins pire. Demandez aux Grecs, aux Espagnols, aux Irlandais, aux Hongrois s’ils ont le sentiment que ça a été « moins pire » avec les socialistes ! Tous pourris, à gauche comme à droite !
On nous dit que nous plaçons quelqu’un « à la tête de l’État ». Mais cet État sert les intérêts des banquiers, des financiers, des gros actionnaires. Il préserve les milliardaires de l’impôt et augmente la TVQ. Cet État démoli les services publics en dégradant l’école par de multiples réformes, privatise en douce la santé et brade les ressources naturelles avec son Plan Nord. Cet État maintient les inégalités en enrichissant les riches et en appauvrissant les pauvres. Ce ne sont pas nos intérêts qu’il défend.
Richard Lahaie
mardi 21 avril 2015
Esclaves de tous les pays unissez-vous!
Article publié par l'auteur et journaliste Richard Lahaie sur le site www.vigile.net. Il date de 2011 mais demeure toujours pertinent sur les aberrations de notre système parlementaire. L'article original se trouve sur le lien suivant: http://vigile.net/Esclaves-de-tous-les-pays-unissez .
Esclaves de tous les pays unissez-vous !
Richard LAHAIE
En cette rentrée scolaire, il est d’actualité de se poser des questions sur la démocratie parlementaire. Malgré les beaux discours des biens pensants de notre société, le système parlementaire n’incarne pas la liberté, puisque la gestion de la société est confiée à des individus, qui une fois les élections passées, ont carte blanche pour faire ce qu’ils veulent. De plus, lorsqu’un gouvernement est désavoué par 75% de la population comme le gouvernement Charest et qu’il impose une augmentation des frais de scolarité malgré la désapprobation générale de la population, c’est faire fi de la justice sociale. D’autant plus que ce gouvernement n’a pas été élu par la majorité de la population.
En réalité, la démocratie parlementaire n’est pas une « démocratie » au sens propre du terme (pouvoir du peuple), mais une oligarchie. Car dans ce système, il suffit d’obtenir la majorité des sièges pour qu’une minorité de personnes (les élus) gèrent la société selon leur plateforme électorale et non selon la volonté de la majorité des électeurs. Ce système n’a jamais éliminé les inégalités sociales, l’exploitation économique et les rapports de domination dans la société. Non seulement, il ne les a jamais supprimés, mais il les a entretenus. À qui profitent les diplômes universitaires si ce n’est pas aux employeurs ? Il serait donc tout naturel et raisonnable que la facture de la formation universitaire des étudiants soit payée par les employeurs ! Déjà pour les emplois non universitaires, les employeurs payent une formation en entreprise aux nouveaux employés. Pourquoi n’en serait-il pas de même pour les emplois demandant une formation universitaire ?
Or ce n’est pas le cas dans le système capitaliste, il met le fardeau économique sur le dos des étudiants. C’est l’esclave qui paye sa formation et ses outils de travail. L’État fait tout en son pouvoir pour préserver les intérêts des puissances économiques qui l’ont construit. Il est donc impossible qu’un jour les élections puissent changer l’ordre des choses. J’entends, depuis le dégel des frais de scolarité, la petite droite québécoise nous servir l’argument suivant : Les universités sont sous financées, les étudiants doivent faire leur part. Si les universités étaient réellement sous financées, elles ne se lanceraient pas dans des projets de construction pharaonique comme « l’îlot voyageur » pour l’Uqam ; les frais de changement de nom de la station de métro Longueuil et son campus moderne pour l’Université de Sherbrooke ; les nouveaux pavillons de Concordia et de l’Université de Montréal à Outremont. N’oublions pas la prime de départ du recteur de l’Université Laval. Si les universités étaient mieux gérées, les étudiants n’auraient pas à payer les pots cassés.
À chaque élection, on ne demande jamais aux électeurs le bien-fondé du gouvernement, mais sur les gens qui le composent. L’idée de gouvernement est ainsi agréée de fait et non discutable. La démocratie nous condamne à vivre sous son autorité. Le choix qu’elle nous offre est un faux choix. La population n’a plus le réflexe de protester et accepte l’inacceptable. Comme dans la télé série « Racine », l’esclave noir, Toby, tente à chaque occasion de s’évader. Puis lorsqu’il a eu des enfants en captivité, ceux-ci ne comprennent pas son désir de liberté. Car lorsque l’on a connu depuis son enfance l’esclavage, on ne peut pas imaginer facilement la liberté ! C’est la même chose pour la classe ouvrière et les pauvres, la mobilisation contre un système injuste est de moins en moins possible s’ils n’ont pas accès à une éducation post-secondaire. Plus ils sont instruits, plus ils développent leur sens critique et les journaux populistes n’ont plus d’influence sur leurs opinions. C’est pour ça que le gouvernement hausse les frais de scolarité, ça réduit l’accès aux études universitaires et tue la menace d’une société qui pense par elle-même. Autrefois, un secondaire 5 assurait un bon emploi. Aujourd’hui, un baccalauréat assure des paiements mensuels sur plusieurs années sans pour autant décrocher un emploi dans le domaine que l’on a étudié. Esclaves de tous les pays unissez-vous et questionnez la pertinence des gouvernements
samedi 22 novembre 2014
Du communisme au nationalisme: Itinéraire d'un intellectuel français
Discours prononcé par le sociologue français et président du mouvement Égalité et Réconciliation (www.egaliteetreconciliation.fr) pour expliquer son cheminement politique (http://www.egaliteetreconciliation.fr/Du-communisme-au-nationalisme-2975.html).
Du communisme au nationalisme
Itinéraire d’un intellectuel français
- (allocution prononcée à Vénissieux le vendredi 2 mars 2007 )
- Il faut toujours commencer par le commencement…
Je suis un déclassé, fils de notaire, né en province et monté à Paris en famille au début des années 60.
Mon père ayant fait de mauvaises affaires, j’ai passé mon enfance dans une cité dortoir pour ouvriers de chez Renault, comme il en fleurissait tant à l’époque.
C’était le gaullisme, les 30 glorieuses…Ambiance populaire, républicaine et saine : la banlieue idéale...
Mon père ayant fait de mauvaises affaires, j’ai passé mon enfance dans une cité dortoir pour ouvriers de chez Renault, comme il en fleurissait tant à l’époque.
C’était le gaullisme, les 30 glorieuses…Ambiance populaire, républicaine et saine : la banlieue idéale...
À la 6e, mon père, sans argent, mais qui n’avait pas oublié ses origines, a tenu à me sortir de la communale de banlieue pour que je me frotte au grand monde.
Je me suis donc retrouvé du jour au lendemain à Stan, collège catholique de renom, dans un univers que je ne connaissais pas, entre le marquis de Saluces et l’abbé Béguin…
Je faisais tous les jours Meudon-la-Forêt, Montparnasse à vélo !
Je me suis donc retrouvé du jour au lendemain à Stan, collège catholique de renom, dans un univers que je ne connaissais pas, entre le marquis de Saluces et l’abbé Béguin…
Je faisais tous les jours Meudon-la-Forêt, Montparnasse à vélo !
Le choc fut rude mais instructif.
Je suis donc un atypique, fils de bourgeois déclassé, ayant passé son enfance au milieu des communistes dans une cité dortoir, mais allant au collège Stanislas, soliste soprane dans la chorale, qui chante à Notre Dame devant le cardinal Marty !
À l’adolescence, mon père ruiné quitte Paris, je me retrouve à Grenoble au début des années 70, ville pilote d’extrême gauche, où je fais l’apprentissage de la culture psychédélique, dominante chez les jeunes en rupture de ban de l’époque : musique pop, communautés, drogues…
À 18 ans, mon père fuit la justice en quittant la France, et moi je monte à Paris où je vis seul dans la plus complète marginalité, vivant de chantiers de déco, de brocante… Dur mais formateur apprentissage de la survie.
Nous sommes en 76, c’est le mouvement punk, mouvement de révolte à la fois anti-bourgeois et anti-baba cool dans lequel je me retrouve complètement.
Me voilà donc jeune adulte précaire, à la personnalité formée par mes origines et mon vécu : moyen bourgeois sans un sous, attaché à la culture et aux livres de part mon origine de classe, mais révolté et attiré par tout ce qui est contestataire et critique, de part mon vécu de déclassé. Dans un monde culturel entièrement sous contrôle de la gauche, je trouve mes repères dans une culture d’ultra-gauche, à la fois très anti-droite mais aussi très anti-gauche molle : ni Giscard ni Mitterrand… Plutôt de sensibilité « autonome », comme la plupart des marginaux que je croise dans les squats et autres lieux alternatifs qui me permettent de survivre et d’échapper au salariat.
Une constante dans cette sensibilité : sans que je sache bien pourquoi, j’ai toujours été un fervent patriote. Patriotisme qui s’ajoute chez moi à ma passion pour le sport. Sport qui est le dernier endroit où il est permis de vibrer pour la nation, l’équipe nationale, sans être suspecté d’être d’extrême droite (sujet à méditer).
Mon virage vers le communisme et le PCF sera dû à deux facteurs :
Un, ma rencontre avec le monde, répugnant pour moi, de l’entreprise du tertiaire quand je m’essaierai, toujours pour survivre, au journalisme et à la publicité.
Deux, ma découverte du mensonge trotskiste : monde de bourgeois, le plus souvent cosmopolites, ayant la haine du populo français et n’aspirant qu’à prendre la place de la bourgeoisie de droite catholique pour exercer le pouvoir à sa place, via l’idéologie du métissage et la psychanalyse, là où celle-ci régnait par l’enracinement et le catholicisme.
Un, ma rencontre avec le monde, répugnant pour moi, de l’entreprise du tertiaire quand je m’essaierai, toujours pour survivre, au journalisme et à la publicité.
Deux, ma découverte du mensonge trotskiste : monde de bourgeois, le plus souvent cosmopolites, ayant la haine du populo français et n’aspirant qu’à prendre la place de la bourgeoisie de droite catholique pour exercer le pouvoir à sa place, via l’idéologie du métissage et la psychanalyse, là où celle-ci régnait par l’enracinement et le catholicisme.
Je précise que, dés cette époque, je préfère encore un facho à un gauchiste – terme synonyme de trotskiste pour qui connaît bien ce milieu – et que ce que je reproche au facho, que je croise en allant draguer l’étudiante en droit du côté de la fac d’Assas, ce n’est pas sa radicalité révolutionnaire, mais le fait que son origine bourgeoise le poussera inéluctablement à rallier l’UDF ou le RPR (aujourd’hui UMP), une fois son diplôme en poche, comme les Madelin et autres Devedjian…
Mon entrée au PCF, qui comme son nom l’indique est le Parti Communiste FRANÇAIS, en pleine époque néo-libérale reagano-thatchérienne, est donc motivée à la fois par solidarité avec le travailleur français contre la bourgeoisie exploiteuse - d’ailleurs beaucoup moins patriote que le prolo de base -, mais aussi par haine du trotsko-gauchiste, qu’il soit LCR ou rallié au PS et à sa « culture de gouvernement ». Haine que le trotskiste me rend bien, lui qui me traite de « stalinien » (viendra ensuite après le reniement complet de Libé, le terme facho de gauche !).
Pour vous faire ressentir l’ambiance : je crée d’ailleurs, fin 80, un « collectif des travailleurs des médias », nommé « cellule Ramon Mercader » dont le symbole est deux piolets croisés !
Avec ce collectif, qui publie le petit bulletin « La lettre écarlate », nous faisons campagne pour le « non » à Maastricht… Une campagne pour le non où PCF et FN se retrouvent dans le même camp…
Pour vous faire ressentir l’ambiance : je crée d’ailleurs, fin 80, un « collectif des travailleurs des médias », nommé « cellule Ramon Mercader » dont le symbole est deux piolets croisés !
Avec ce collectif, qui publie le petit bulletin « La lettre écarlate », nous faisons campagne pour le « non » à Maastricht… Une campagne pour le non où PCF et FN se retrouvent dans le même camp…
Mon éloignement du PCF, au milieu des années 90, sera lui aussi motivé par deux facteurs :
L’un de fond : nous assistons à la déliquescence d’un parti marxiste qui, en pleine époque néo-libérale où l’anti-libéralisme de parti est plus que jamais justifié, a renoncé à tout ses fondamentaux, allant jusqu’à coopter l’idiote arriviste et pseudo féministe Clémentine Autain. Un PCF qui choisit de sacrifier sa base pour sauver l’appareil et qui ne sera plus, à partir de cette époque, qu’une roue de secours du Parti socialiste contre accords aux élections locales, pour sauver quelques privilèges : groupe parlementaire, mairies… Une dégringolade dans la honte et le déshonneur dont le nadir sera la fête Prada place du colonel Fabien et l’engagement du décono-mondain Frédéric Beigbeder pour la présidentielle de 2002.
L’autre facteur sera plus accidentel : ce sera la publication, en 93 je crois, par Jean-Paul Cruse, membre comme moi du « collectif des travailleurs des médias », du texte « Vers un Front national » dans L’Idiot International (que nous contrôlions à l’époque via notre collectif). Texte qui, tout en faisant référence au Front national du Comité National de la Résistance - qui réussit pendant la guerre à faire l’union sacrée des gaullistes et des communistes contre l’ennemi commun - lançait ouvertement l’idée d’un rapprochement du PCF avec cet autre parti du peuple, qui prenait lui-même un tournant très anti-maastrichtien, le Front national de Jean-Marie Le Pen…
Un retour du PCF à ses origines populaires, plutôt que de devenir chaque jour un peu plus le valet des libéraux du PS.
Ce texte nous valu la mise au ban du Parti, le lâchage de Jean-Edern Hallier - pas très courageux sur ce coup là, paix à sa mémoire !-, et d’être étiquetés « rouge-bruns » par Libération, Le Monde et le Canard Enchaîné, trois canards sociaux-démocrates trop contents de se débarrasser de virulents critiques de gauche montrant du doigt leur droitisation (la vraie, celle de l’argent).
L’un de fond : nous assistons à la déliquescence d’un parti marxiste qui, en pleine époque néo-libérale où l’anti-libéralisme de parti est plus que jamais justifié, a renoncé à tout ses fondamentaux, allant jusqu’à coopter l’idiote arriviste et pseudo féministe Clémentine Autain. Un PCF qui choisit de sacrifier sa base pour sauver l’appareil et qui ne sera plus, à partir de cette époque, qu’une roue de secours du Parti socialiste contre accords aux élections locales, pour sauver quelques privilèges : groupe parlementaire, mairies… Une dégringolade dans la honte et le déshonneur dont le nadir sera la fête Prada place du colonel Fabien et l’engagement du décono-mondain Frédéric Beigbeder pour la présidentielle de 2002.
L’autre facteur sera plus accidentel : ce sera la publication, en 93 je crois, par Jean-Paul Cruse, membre comme moi du « collectif des travailleurs des médias », du texte « Vers un Front national » dans L’Idiot International (que nous contrôlions à l’époque via notre collectif). Texte qui, tout en faisant référence au Front national du Comité National de la Résistance - qui réussit pendant la guerre à faire l’union sacrée des gaullistes et des communistes contre l’ennemi commun - lançait ouvertement l’idée d’un rapprochement du PCF avec cet autre parti du peuple, qui prenait lui-même un tournant très anti-maastrichtien, le Front national de Jean-Marie Le Pen…
Un retour du PCF à ses origines populaires, plutôt que de devenir chaque jour un peu plus le valet des libéraux du PS.
Ce texte nous valu la mise au ban du Parti, le lâchage de Jean-Edern Hallier - pas très courageux sur ce coup là, paix à sa mémoire !-, et d’être étiquetés « rouge-bruns » par Libération, Le Monde et le Canard Enchaîné, trois canards sociaux-démocrates trop contents de se débarrasser de virulents critiques de gauche montrant du doigt leur droitisation (la vraie, celle de l’argent).
Au milieu des années 90, je me retrouve donc dans la nature, affublé de l’étiquette « rouge-brun », toujours patriote, toujours marxiste, toujours anti-trotskiste… avec pour seule satisfaction politique de me réjouir en douce de la montée de Le Pen, puisque nous avions pronostiqué que cette évolution du PCF lui vaudrait la désertion de son électorat populaire vers le mouvement frontiste, ce qui ne manqua pas d’arriver ; ce qui est parfaitement justifié et moral !
Le PCF de Marie-Georges Buffet, affublé de Clémentine Autain et autres tartes molles, ne pèse plus aujourd’hui que 3 % de l’électorat, derrière LO et la LCR, tandis que le FN du Le Pen de Valmy pèse autour de 20 %, soit les pourcentages exactement inverses de ceux des années 70…
Le PCF de Marie-Georges Buffet, affublé de Clémentine Autain et autres tartes molles, ne pèse plus aujourd’hui que 3 % de l’électorat, derrière LO et la LCR, tandis que le FN du Le Pen de Valmy pèse autour de 20 %, soit les pourcentages exactement inverses de ceux des années 70…
Je passe sur l’épisode de mon mariage, de mon repli sur la ville de Bayonne où je mûris mes idées, continue le travail de prospective et de synthèse en vivotant du journalisme sous pseudo au magazine 20 ans, avec petit passage par le cinéma et même le RMI… Autant d’expériences souvent pénibles mais formatrices.
Mon retour à la politique, début 2000, se fera encore par deux voies :
Un, l’irruption du nouveau Chevènement, très national-républicain, qui rompt ouvertement avec un PS, lui mûr pour le blairisme.
Deux, la sortie en 2002 de mon pamphlet Jusqu’où va-t-on descendre ? qui fait le bilan de 30 ans de trahison de tous les fondamentaux de gauche et où je prends ouvertement de parti du national-populisme contre le libéralisme libertaire.
Livre prophétique qui connaîtra un grand retentissement, et un appréciable succès de librairie pour mes finances en berne, puisqu’il coïncidera avec l’électrochoc du 21 avril, et la présence au 2e tour de l’élection présidentielle du candidat national, Jean-Marie Le Pen.
Un, l’irruption du nouveau Chevènement, très national-républicain, qui rompt ouvertement avec un PS, lui mûr pour le blairisme.
Deux, la sortie en 2002 de mon pamphlet Jusqu’où va-t-on descendre ? qui fait le bilan de 30 ans de trahison de tous les fondamentaux de gauche et où je prends ouvertement de parti du national-populisme contre le libéralisme libertaire.
Livre prophétique qui connaîtra un grand retentissement, et un appréciable succès de librairie pour mes finances en berne, puisqu’il coïncidera avec l’électrochoc du 21 avril, et la présence au 2e tour de l’élection présidentielle du candidat national, Jean-Marie Le Pen.
C’est lors de cette élection à deux tours que se produira non pas ma conversion, mais mon passage logique du PCF au FN, puisque celui ci correspond, comme cette allocution a pour but de le démontrer, à une constante dans les convictions et les engagements qui ont toujours été les miens, à savoir : la défense, par tous les moyens, du peuple de France, des braves gens et des petites gens qui le porte à bout de bras…
D’abord désireux de voter Chevènement au premier tour, je réalise assez vite qu’il n’a ni les épaules, ni la liberté nécessaires pour aller au bout des ses convictions et qu’il rabattra pour Jospin au second tour (intuition confirmée ces derniers temps par son ralliement à Ségolène pour dix places aux législatives). Pour la première fois, je décide de voter Le Pen, et j’appelle mes anciens camarades communistes, qui n’ont pas renoncé à leur convictions anti-Système, à pratiquer comme moi ce « vote révolutionnaire ».
Les résultats du premier tour me donnent raison et me redonne espoir ; un espoir vite recouvert par le dégoût que m’inspire la campagne totalitaire de l’entre deux tours, campagne ignominieuse qui achève de me persuader que nous ne sommes plus en démocratie, et que le fascisme n’est décidément plus dans le camp qu’on croit !
D’abord désireux de voter Chevènement au premier tour, je réalise assez vite qu’il n’a ni les épaules, ni la liberté nécessaires pour aller au bout des ses convictions et qu’il rabattra pour Jospin au second tour (intuition confirmée ces derniers temps par son ralliement à Ségolène pour dix places aux législatives). Pour la première fois, je décide de voter Le Pen, et j’appelle mes anciens camarades communistes, qui n’ont pas renoncé à leur convictions anti-Système, à pratiquer comme moi ce « vote révolutionnaire ».
Les résultats du premier tour me donnent raison et me redonne espoir ; un espoir vite recouvert par le dégoût que m’inspire la campagne totalitaire de l’entre deux tours, campagne ignominieuse qui achève de me persuader que nous ne sommes plus en démocratie, et que le fascisme n’est décidément plus dans le camp qu’on croit !
Après avoir voté Le Pen au premier tour, par stratégie révolutionnaire, je vote donc aussi Le Pen au second par esprit de résistance… Ce qui fait de moi, le communiste qui n’avait jamais voté aux élections présidentielles par cohérence révolutionnaire, un type qui n’aura voté que deux fois aux présidentielles dans sa vie citoyenne, et deux fois pour Jean-Marie Le Pen !
Ces élections passées, qui marquent un virage dans l’histoire politique française, je repars écrire. Plusieurs livres sortirons entre 2002 et 2006 que vous connaissez ou que je vous invite à lire : Socrate à St Tropez, Misères du désir, Vers la Féminisation ?, Chut(e) !... Livres qui parlent beaucoup de la destruction de la France par le communautarisme et le libéralisme.
En 2005, je vote bien sûr contre la ratification de la constitution européenne par référendum, après avoir pronostiqué la victoire du Non à 56 %. Là encore, le FN et le PCF sont ensemble dans le camp qui s’oppose au libre échangisme intégral et à ses destructions…
Il me paraît clair que, depuis la ratification du traité de Maastricht, l’ennemi est le capitalisme financier mondialiste, dont l’Europe est le cheval de Troie.
Il me paraît tout aussi clair que le peuple de France l’a majoritairement compris. Il me paraît clair aussi que le seul homme politique qui peut combattre ce système ne peut être qu’un nationaliste, indépendant du monde de la finance, de la politique institutionnelle et des médias, et que ce seul homme politique au côté duquel il faut combattre est, aujourd’hui en France, quel que soit son passé et le mien, Jean-Marie Le Pen.
Il me paraît clair que, depuis la ratification du traité de Maastricht, l’ennemi est le capitalisme financier mondialiste, dont l’Europe est le cheval de Troie.
Il me paraît tout aussi clair que le peuple de France l’a majoritairement compris. Il me paraît clair aussi que le seul homme politique qui peut combattre ce système ne peut être qu’un nationaliste, indépendant du monde de la finance, de la politique institutionnelle et des médias, et que ce seul homme politique au côté duquel il faut combattre est, aujourd’hui en France, quel que soit son passé et le mien, Jean-Marie Le Pen.
Ayant l’habitude, en bon léniniste, de toujours allier théorie et pratique, et ayant souvent la chance, dans ma vie, de rencontrer les bonnes personnes au bon moment, je suis mis en relation directe avec Le Pen lors d’un dîner informel, alors que je guerroie, au côté du comique antisioniste Dieudonné, contre un certain communautarisme très actif et persécuteur…Du coup, certains prétendront même que ce serait moi qui aurait fait se rencontrer les deux hommes !
Pour revenir à ma rencontre avec Le Pen, je suis immédiatement séduit par le bonhomme, son humanité, sa drôlerie… traits de caractères qu’il me semble, nous avons en commun et, après quelques échanges, je décide de rallier son comité de campagne où je côtoie sa fille Marine.
La suite vous la connaissez, ce sera le discours de Valmy, mon « coming out » dans les médias afin de montrer à ceux qui pensaient m’ « outer », pour me faire tort, que j’assume ; et ma situation amusante - et coûteuse (c’est ça le luxe) - de seul écrivain et intellectuel de renom ayant rallié la campagne du candidat Le Pen, quand tant d’autres intellectuels, réputés de gauche, ont rejoint, soit Ségolène, soit, plus étrange encore, un certain Nicolas Sarkozy, libre-échangiste et atlantiste, sans doute pour des questions inavouées de politique étrangère !
Je terminerai cette allocution en vous parlant d’avenir, en vous annonçant notamment la création de l’association, Égalité & Réconciliation , dont je prends la présidence. Association « nationaliste de gauche » prônant la réconciliation nationale, et se donnant pour but - ce but qui est le mien depuis quinze ans- de créer l’union sacrée de la gauche patriote et de la droite anti-financière, afin d’atteindre le pourcentage électoral qui permettra au peuple de France de reprendre le pouvoir par les urnes et le contrôle de son destin.
Je vous remercie d’avoir écouté cette brève allocution qui retrace, dans ses grandes lignes, le parcours d’un intellectuel français, du communisme au nationalisme, sans nullement se renier, et j’attends vos questions…
Alain SORAL
dimanche 21 septembre 2014
De la fuite républicaine vers l'abîme au redressement nationaliste
Éditorial du no 657 du journal nationaliste et social français Militant (http://journal-militant.fr/edito-n-657-fevrier-2014)
De la fuite républicaine vers l’abîme au redressement nationaliste
Il est devenu banal de gloser sur la nature calamiteuse de l’actuel occupant de l’Elysée, en droite ligne de celle de son prédécesseur mais sur un mode différent. Il faut dire qu’il y met du sien, notamment avec ses frasques sentimentales.
Toutefois, cette affligeante situation n’est que l’aboutissement actuel de la conjugaison de deux phénomènes qui mettent en cause l’existence même de la France : 1) une crise économique et sociale à l’approfondissement de laquelle le régime et son personnel, toutes tendances confondues, est incapable de remédier ; 2) l’accentuation des principes d’une idéologie républicaine viciée qui domine la France depuis plus de 220 ans après avoir incubé sous un Ancien régime à bout de souffle. La France ne cesse de payer depuis lors ce qu’Albert Camus appelait « l’état de péché mortel depuis qu’elle a décapité son roi » (1).
Il faut le répéter : largement vidée de sa souveraineté, asservie au magistère mondialiste au service d’intérêts financiers et d’un projet d’impérialisme planétaire inspiré par les cercles de pensée d’inspiration kabbalistes, victime d’une classe politique d’une rare médiocrité – mais cautionnée par un peuple médiatiquement anesthésié – qui l’a laissée se désindustrialiser et qui, formée dans des écoles où l’idéologie néolibérale est la base principale de l’enseignement, la France dégénère. Outre un terrifiant processus de remplacement de population, une dénaturation voulue de son âme, elle se vide de sa substance industrielle, tandis que le système d’instruction ne forme plus des intelligences cultivées et de la main d’oeuvre, intellectuelle ou manuelle, adaptée aux besoins réels d’une économie productive, tant les services, rappelons-le, ne sont jamais que les servants des secteurs productifs, car ils ne créent aucune richesse réelle.
L’élection de Hollande a vu l’arrivée au gouvernement de doctrinaires forcenés qui, tel Vincent Peillon, au judaïsme assumé, sont des idéologues d’une religion laïque voulant détruire les fondements mêmes de la culture et de la civilisation françaises : ne dit-il pas (2) qu’il faut « arracher » les enfants à leurs déterminismes familial, ethnique, social, intellectuel ? En fait, nous assistons actuellement à la poursuite d’une entreprise de destruction de la colonne vertébrale de la civilisation française, le catholicisme, et à travers lui de tout principe moral naturel, base indispensable à la vie de toute société saine. Peillon est le successeur des auteurs de la Constitution civile du Clergé de 1791, des Jules Ferry et des gouvernements de Waldeck Rousseau et du « petit père » Combes au début du XXème siècle.
Cela va de pair avec l’alliance plus que jamais établie entre le judaïsme politique et l’Etat ainsi que le montre la stupéfiante affaire Dieudonné où l’on observe un Valls hystérique, voyant dans le geste de la « quenelle », qui n’est rien d’autre que l’expression d’un « ras le bol » généralisé de l’ordre (ou du désordre) actuel, un geste antisémite. Il est vrai que Hollande, recevant le CRIF en décembre 2013, avait dit à Roger Cuckierman, président de cette organisation et dénonçant les spectacles de Dieudonné : « nous vous écoutons ».
Alors que la France connaît des difficultés croissantes, le gouvernement socialiste, tout comme ses prédécesseurs, mais avec plus de zèle encore, a pour priorité de vouloir commander aux âmes des Français. Valls en vient à dire qu’il combattra les catholiques qui s’opposent à l’avortement – qualifiés par lui « d’intégristes » – aussi durement qu’il combattra les islamistes, confondant défense de la vie avec des gens en guerre contre le monde européen. Or, cette nervosité est à la mesure de la fragilité du système : anti naturel, il se défend avec la rage de quelqu’un qui se sait mortellement menacé. La violence des répressions, tant dans le matraquage de manifestants pacifiques que dans la dissolution sur papier d’organisations politiques nationalistes depuis un an, en est un indice certain.
En effet, le succès des manifestations qui se déroulent depuis plus d’un an montrent que le pays se réveille. Depuis 2013, avec la subversion morale et sociétale éclatante que constitue la loi Taubira annonciatrice de lois facilitant la procréation artificielle « hors sol » et une loi sur l’assassinat des vieillards hypocritement appelée loi sur « la fin de vie », un courant s’est levé en France. Oh, c’est encore bien peu : les dirigeants du « Jour de Colère » du 26 janvier pensent – par manque de formation politique – que le régime reste valable, les hommes seuls étant à rejeter.
Or c’est du système dont il faut se débarrasser car il est vicié dans ses principes, nuisibles à la France et par conséquent aux Français. La démocratie inorganique est une mascarade et une escroquerie. La république ne peut être confondue avec la France mais se sert de celle-ci pour prospérer et continuer à propager la gangrène qu’elle a peu à peu communiquée à l’Europe entière, notamment après 1918. Le judaïsme politique incarné par le CRIF et la LICRA y occupe une place prépondérante tandis que la maçonnerie, aux origines communes, sert de magistère à la république dite française depuis plus de deux siècles.
Dans l’action politique, il s’agit de donner des rendez-vous. Nombre de gens, impatients, les fixent hâtivement. C’est le cas du Front national qui ne sait que donner des rendez-vous électoraux, autrement dit des rendez-vous dans le cadre d’un système nuisible et irréformable. Ce qu’il faut c’est, comme le font les Nationalistes, donner rendez-vous à la France, la France éternelle, celle de la Terre et des morts, selon la formule de Maurice Barrès. Ce rendez vous est celui d’une période révolutionnaire où la France que nous incarnons rencontrera l’aspiration de la plupart des Français parce que la situation sera devenue telle que la vérité de la France s’imposera à eux comme unique condition du développement de leur personne et de leur existence.
Alors, à partir d’une France restaurée dans sa souveraineté, dans la fidélité à son génie millénaire, il sera possible de la reconstruire, spirituellement, économiquement et socialement pour le bien de tous les Français et de la civilisation. Sachons forger l’instrument de ce dessein, nourris d’un idéal qui transcende les âges et dépasse nos propres existences.
MILITANT
(1) Le Mythe de Sisyphe, 1942
(2) Le Journal du dimanche 01/09/2012
(2) Le Journal du dimanche 01/09/2012
Inscription à :
Articles (Atom)