Déclaration de l'Union des Révolutionnaires Communistes de France sur la crise du capitalisme et l'impossibilité de le réformer. On peut trouver leur site web à l'adresse suivante: http://www.urcf.fr/
Maurice Cukierman
AU CAPITALISME EN CRISE GÉNÉRALE
UNE SEULE ALTERNATIVE:
LE SOCIALISME !
La victoire temporaire de la contre-révolution n’a pas modifié le
caractère de notre époque : c’est celle du passage du capitalisme
au socialisme. L’aiguisement de la crise générale du capitalisme
dans la dernière période, met à l’ordre du jour pour les
communistes la nécessité de poser la question de la révolution
nécessaire pour renverser le capitalisme devant la classe ouvrière
et les masses, et de définir leur stratégie en fonction de cet
objectif.
Le capitalisme est obsolète
Le capitalisme a joué un rôle fondamental dans le développement
de l’humanité : il a tiré de l’abrutissement séculaire des centaines
de millions d’individus, développant les sciences, les forces
productives. Mais avec l’émergence du capitalisme de monopoles à
la fin du XIXe
siècle, ce que les communistes appellent
l’Impérialisme, des traits de caractères se sont affirmés qui sont
allés en s’accentuant.
C’est tout d’abord la tendance à la guerre, car la grande
bourgeoisie (l’oligarchie financière) est en perpétuelle concurrence
avec ses semblables pour s’assurer des marchés, le contrôle des
matières premières et de la force de travail. Deux guerres
mondiales illustrent le propos sans oublier les innombrables conflits
locaux. Le développement inégal du capitalisme pousse les uns à
vouloir prendre le contrôle, tandis que les autres veulent le conserver. C’est ainsi que la domination des Etats-Unis ne peut
masquer leur inquiétude devant leur long déclin. L’accentuation des
conflits, provoqués ou utilisés par les principales puissances
impérialistes, dans une vaste zone s’étendant de la péninsule
arabique au Pakistan, de l’Ukraine au Yémen, de la Syrie à la
Somalie et la Libye, en passant par la Palestine, l’Irak et
l’Afghanistan, avec des ramifications en Afrique subsaharienne
montre bien que le risque de guerre n’est pas une vue de l’esprit.
L’impérialisme français est à la pointe en la matière tant par son
engagement dans les conflits que par la place qu’y joue l’industrie
d’armement (et le commerce qui l’accompagne). Mais si les coffres
des monopoles et de l’oligarchie financière se remplissent, pour
autant ce type d’activité ne débouche pas sur la création de
richesses sociales mais sur la destruction de celles-ci. Pour les
bourgeoisies monopolistes, la guerre c’est aussi écarter le risque de
la révolution en suscitant le chauvinisme, la collaboration de classe,
la division du prolétariat (entre nationalité). La guerre localisée où
les différents impérialismes s’affrontent indirectement, y compris
quand ils sont « dans le même camp », l’histoire l’a montrée, risque
de déboucher sur un conflit général qui pourrait être fatal à
l’humanité. Le capitalisme débouche tendanciellement sur la
barbarie.
Mais le caractère dépassé de ce système ne se limite pas à cela.
Les lois même de développement du capitalisme le rongent comme
un cancer. Les contradictions se multiplient. Ainsi le progrès se
heurte à la loi du profit. Par exemple, d’un coté on invente
l’informatique, on met internet en place, mais de l’autre, on
multiplie les obstacles à l’utilisation culturelle de ses outils, en
s’opposant à la gratuité de l’accès aux biens, et l’on en réduit
l’utilisation au commerce, tandis qu’on en profite pour tenter
d’étouffer l’esprit critique, et économiser sur l’Education. Dans la
production l’automatisation est freinée, voir gelée, car le travail non
qualifié permet une meilleure rentabilisation du capital.
Le taux moyen de profit espéré par les capitalistes s’affaiblit par
une accumulation gigantesque de capitaux constants, et du coup
les capitalistes tentent de se rattraper par la course à
l’augmentation de la masse des profits pour répondre aux besoins
de l’accumulation. Mais cela contribue à faire baisser le taux de
profit, augmentant l’importance de capitaux qui ne trouvent pas à
se placer et se ruent sur la spéculation, l’usure (prêts aux Etats par exemple, mais aussi crise des subprimes), les trafics en tout genre,
provoquant un encombrement plus grand encore. Dans le même
temps on comprime les salaires, les revenus de la petite
bourgeoisie diminuent, et la consommation recule. Si cela
augmente les profits des monopoles, en même temps, cela rétrécit
le marché et les marchandises (dont la vente permet au capital de
se réaliser) ne trouvant plus preneur, s’accumulent. C’est ainsi
qu’alors que des centaines de millions de personnes sur cette
planète n’ont pas le minimum pour survivre, que l’on procède à la
destruction des richesses que le travail a créées. De la même
manière que les laboratoires pharmaceutiques cessent la production
de médicaments indispensables parce que, dans les pays où l’on en
a besoin, on ne peut les payer au prix qu’en veulent les
monopoles ! Les progrès des forces productives se traduisent par
l’expulsion de centaines de millions de travailleurs de la sphère de
la production sociale (et qui ne peuvent y retourner), quand
l’augmentation du temps de travail est partout à l’ordre du jour !
C’est la course aux profits, et non le progrès technique,
« l’inconscience des gens », qui entraîne le monde vers une
catastrophe écologique par la dilapidation des richesses naturelles,
la gabegie permanente, l’incapacité à maîtriser la nature.
Craignant que les peuples résistent, la bourgeoisie monopoliste,
liquide la démocratie bourgeoise pour mettre en place des régimes
technocratiques lui permettant de gouverner sans entrave : partout
le parlementarisme est remis en cause, les libertés démocratiques
formelles des régimes bourgeois précédents sont remises en cause,
ce que montrent aussi bien la loi Macron que la réforme territoriale,
que les lois qui dictent le choix de leurs candidats aux partis
politiques (la fameuse parité par exemple), ou la négation des
élections quand le résultat n’est pas celui attendu (les
référendums ). L’Union Européenne est l’instrument de cette
tendance à la réaction politique, permettant à la bourgeoisie des
pays qui la composent, à leurs gouvernements, d’imposer les choix
de l’oligarchie financière en passant par-dessus les peuples et de
démolir les édifices juridiques que le mouvement ouvrier a construit
par ses luttes. Cela s’accompagne par la montée en puissance des idéologies les plus réactionnaires, l’irrationalisme, l’obscurantisme
religieux, la peur du progrès, le repliement sur soi et
l’individualisme, le racisme, les obsessions sécuritaires…
Le capitalisme aujourd’hui c’est « no futur » pour tous ceux qui
n’ont que leur travail pour vivre !