vendredi 25 décembre 2015

Élection fédérale canadienne: Rien à gagner pour le Québec!

Voici mon article sur les dernières élections canadiennes qui a été publié dans le numéro 677 de la revue nationaliste sociale française Militant. Son site web se trouve à l'adresse suivante: http://www.revue-militant.fr/.

Élection fédérale canadienne: Rien à gagner pour le Québec!


Le 19 octobre dernier les électeurs et électrices canadien-nes mirent un terme à neuf ans de gouvernement conservateur lors de la dernière élection fédérale. Les conservateurs de Stephen Harper dirigeaient le pays depuis janvier 2006 et avaient même réussi à obtenir un gouvernement majoritaire en 2011. Leur règne a été marqué par des politiques d'austérité, avec de multiples coupures dans les programmes sociaux et les services publics, un soutien sans faille aux guerres de l'Empire américano-sioniste et un alignement total sur les politiques des extrémistes israéliens dirigés par Binyamin Netanyahu. Sous Stephen Harper le Canada est devenu en effet le meilleur allié d'Israël, supplantant ainsi les USA! Au début de l'année 2015, le gouvernement conservateur a adopté, avec le soutien du Parti Libéral du Canada, le controversé projet de loi C-51 soi-disant pour lutter contre le terrorisme, mais qui en réalité ouvre la porte à une attaque en règle contre les droits et libertés. Les pouvoirs des services secrets, notamment en matière d'écoute électronique ont été fortement accrus. Ce projet de loi se rapproche très fortement du tristement célèbre Patriot Act américain. Tout en se réclamant de la droite "chrétienne" morale, Stephen Harper n'a rien fait pour remettre en question le mariage homosexuel adopté en 2005 par ses prédécesseurs libéraux et n'a fait que de très timides tentatives pour restreindre l'avortement qui sont mortes au feuilleton. Un conservatisme qui se résumait donc à la droite économique et militariste!

Il y avait donc beaucoup de raisons pour chasser les conservateurs du pouvoir. Les partis d'opposition comme le Nouveau Parti démocratique (social-démocrate et membre de la IIème Internationale), le Parti libéral, le Parti Vert ont tout fait pour se présenter comme étant la meilleure alternative au néoconservateur sioniste Harper. Au Québec, le Bloc Québécois,  qui détenait la majorité des sièges québécois à la Chambre des communes (parlement québécois) avant d'être balayé par le NPD en 2011, a tout fait pour redorer son blason indépendantiste et se présenter comme étant le meilleur défenseur des intérêts québécois à Ottawa. Le Bloc a beau se prétendre patriotique et indépendantiste, il n'en reste pas moins que c'est un parti mondialiste et libre-échangiste ainsi qu'un grand défenseur de l'avortement et du mariage homosexuel. Sans compter que le BQ a soutenu la guerre en Libye en 2011, à l'instar des autres partis politiques fédéraux.  Sur la question d'Israël, le Bloc Québécois a fait des efforts pour se distinguer des autres partis, mais son chef Gilles Duceppe n'a jamais mystère de sa préoccupation pour la "sécurité" de l'État sioniste! En bref, un parti "nationaliste" au service du Nouvel ordre mondial!

Au départ de la campagne électorale, qui a été la plus longue de l'histoire canadienne, une durée de deux mois et demi, du 2 août au 18 octobre, la normale étant cinq semaines, le Nouveau Parti démocratique avait le vent dans les voiles et certains sondages lui prédisaient une victoire éclatante. Mais avec le temps l'appui à ce parti s'est érodé, entre autres parce qu'il n'arrivait pas à se démarquer du Parti libéral sur le plan du programme. Étant donné que le Parti libéral a longtemps dirigé le Canada, c'est donc un parti majeur de la bourgeoise canadienne, les électeurs ont préféré porter leurs votes sur ce parti en tant que valeur sûre, contrairement au NPD qui n'a jamais été au pouvoir au niveau fédéral. La question du niqab ou voile intégral a nui quelque peu au NPD, notamment au Québec ou ce parti était dominant depuis 2011.  Lors des élections fédérales, contrairement aux élections provinciales québécoises, les gens peuvent voter à visage couvert, ce qui veut dire qu'une femme musulmane peut voter avec son niqab et c'est accepté aussi pour les cérémonies d'assermentation à la citoyenneté.  Les conservateurs par opportunisme électoral ont déclaré vouloir changer la loi pour mettre fin à cette situation, alors que les libéraux et le NPD se sont prononcé en faveur du statu quo.  Les réactions ont été vives au Québec qui a connu des histoires d'accommodements déraisonnables dans le passé, mais c'est uniquement le NPD qui a écopé et qui a perdu une grande partie de ses sièges dans la Belle Province. Ces réactions étaient compréhensibles, mais en même temps il y a eu de la surenchère, en ce sens que la culture et l'identité québécoises ne sont pas menacées uniquement par le port du niqab, loin de là.  Le rejet du catholicisme, qui fait partie intégrante de nos racines, ne contribue en rien à la défense de notre identité. Le niqab, tout détestable soit-il, est devenu une cible facile, un bouc émissaire alors que bien souvent nous ne cherchons pas à valoriser nos racines. Sans oublier que le problème fondamental est celui de l'immigration de masse qui nous est imposée par l'État canadien anglo-saxon dans le but de nous noyer dans un multiculturalisme et un métissage destructeurs.

Le grand vainqueur de cette élection, le Parti Libéral du Canada, qui a remporté 184 sièges sur 338, un nombre suffisant pour former un gouvernement majoritaire, est bien souvent considéré comme étant un contrepoids aux "méchants" conservateurs sionistes et militaristes. Ce portrait est très loin de la réalité. Au sujet du soutien à l'État belliqueux sioniste, les libéraux sont sur la même longueur d'ondes que les conservateurs, à peu de choses près. Le chef du PLC, Justin Trudeau, a multiplié les déclarations d'amour et de soutien envers Israël au cours des dernières années (1) et (2). Le PLC a soutenu la guerre en Libye en 2011, ainsi que les tentatives de chasser du pouvoir le président syrien Bachar El-Assad, sans compter son soutien à l'intervention impérialiste en Afghanistan qu'il a intitié en 2001 quand il détenait le pouvoir. Tel que mentionné plus haut, il a donné son aval au projet de loi "anti-terroriste" C-51, acceptant ainsi le renforcement du contrôle exercé par les services secrets canadiens sur notre vie privée. Pour ce qui est des politiques d'austérité du gouvernement Harper que les libéraux ont dénoncé, il ne faut pas oublier le bilan de ce parti quand il était au pouvoir entre 1993 et 2006 avec les innombrables compressions à l'assurance-chômage, les coupures drastiques dans les paiements de transfert aux provinces qui servent à financer les programmes sociaux et l'utilisation des surplus de la caisse d'assurance-chômage pour éponger le déficit fédéral! Cet argent était destiné à l'amélioration des prestations d'assurance-chômage et il a servi à redorer le blason financier du gouvernement canadien! La seule différence significative entre Harper et Trudeau, est ce que ce dernier sera plus sensible aux demandes et  revendications des lobbys féministes, LGBT et environnementalistes.

Il est imporant maintenant de rappeler, en tant que patriote et  nationaliste québécois, que Justin Trudeau est le fils de Pierre Trudeau Elliott qui a été premier ministre du Canada et chef du PLC entre 1968 et 1984 et qui a défendu une ligne très dure envers le mouvement indépendantiste québécois, allant jusqu'à instaurer la loi martiale en 1970, connue au Québec sous le nom de loi des mesures de guerre, sous le prétexte de deux enlèvements commis au nom du Front de libération du Québec. Justin Trudeau s'est opposé à la reconnaissance de la nation québécoise par le gouvernement Harper en 2006, sachant très bien que ça pavait la voie à la reconnaissance de l'indépendance du Québec (3).  Cette reconnaissance était purement symbolique et n'impliquait aucune reconnaissance officielle du droit du Québec à l'autodétermination, mais le fait de s'y opposer démontre que Justin Trudeau est un Canadien chauvin et antiquébécois de la pire espère. Il est donc un adversaire résolu du mouvement québécois pour l'émancipation nationale et sociale, au moins autant que son prédécesseur et nous ne lui ferons pas de quartier. Cette élection ne fait que prouver une fois de plus que le Québec francophone est une nation à part entière et qu'elle n'a rien à faire dans ce Canada valet de l'empire américano-sioniste.

Richard Chartand
Directeur du Cercle Militant Québécois


(1) https://www.liberal.ca/fr/declaration-du-chef-du-parti-liberal-du-canada-justin-trudeau-a-loccasion-du-jour-de-lindependance-disrael/
(2)https://www.liberal.ca/statement-liberal-party-canada-leader-justin-trudeau-situation-israel-gaza/
(3) http://lautjournal.info/20151016/justin-trudeau-digne-heritier-de-pet